FCE fixeA la CFDT, être un militant actif, cela n’est pas uniquement de colporter la « bonne parole Confédérale ».
Non ! C’est aussi tourner son regard vers l’extérieur. Lire le monde qui nous entoure avec un regard critique, essayer de comprendre pourquoi telle phénomène sociologique se déroule ainsi, dans telle partie du monde ?
Pour élargir notre champ de vision, il est souhaitable de s’informer auprès de tous les médias : Radios périphériques, Radios Nationnales, presses, magazines, émissions de télévision, cinémas, livres...
Et bien sûr Internet est le vecteur principal permettant d’atteindre toutes les autres sources le plus facilement du monde.

Dans cette Rubrique, nous nous attacherons à vous proposer de prendre connaissance d’informations que nous avons trouvées pertinentes ou parfois choquantes.


 

Ils ont été contaminés par des pesticides, du cadmium ou du chloracétal et sont tombés gravement malades alors que leurs dirigeants connaissaient la dangerosité des produits utilisés. Aujourd’hui, Patrick, Sylvie et François ont décidé de porter plainte pour "faute inexcusable".

Travail toxique ?

Travail toxique ? Crédits : D-Keine - Getty

 

 

On n’avait pas de gants, pas de masques, pas de système d’aspiration. On travaillait avec un produit qui était, comme on l’a appris par la suite, très dangereux. Patrick 

La "faute inexcusable" est un terme juridique qui désigne une faute de l’employeur qui a manqué à son devoir d’assurer la sécurité de son employé

On évoque principalement les fautes inexcusables dans le cas d’accidents du travail et de maladies professionnelles, physiques ou psychiques. Les contentieux à ce sujet sont en constante augmentation mais de nombreux salariés continuent de se taire de peur d’être licenciés. 

Patrick, Sylvie et François, eux, ont porté plainte, se sont engagés dans une longue aventure judiciaire et racontent leur combat.

Face à toutes les preuves et les condamnations, l’entreprise tenait le même discours : "Arrêtez, vous allez faire fermer l’entreprise". (...) Clairement, ils attendaient que je décède pour que la procédure s’arrête. Ils sont très cyniques. Ils vivent uniquement pour l’économique. Il n’y a pas d’aspect humain. Jamais personne n’a pris de mes nouvelles quand j’étais malade. Patrick 

Patrick travaille dans une usine de batterie électriques. En 2011, se sentant de plus en plus fatigué, il fait des examens médicaux et découvre qu’il souffre d’un cancer du poumon. On lui donne six mois à vivre. Il vit toujours mais se bat pour faire condamner la société qui a ruiné sa vie. 

 

Sylvie, elle, était ouvrière viticole dans le vignoble d’un château du Médoc. Elle a travaillé pendant treize ans au contact de produits chimiques et nocifs, jusqu’à être intoxiquée.  

Mon état de santé déclinait de jour en jour, je ne supportais plus la lumière, je ne supportais plus le bruit, je ne pouvais plus manger. Sylvie

Mais faire reconnaître la culpabilité et la négligence de ses employeurs s’avère une bataille longue et difficile à mener.

A la suite de ma visite médicale chez le médecin du travail, j’ai demandé à mon chef de travail de me donner la liste des produits auxquels on était exposé : ils avaient oublié la moitié des produits. Sylvie

François travaillait dans une usine de livraison animale où il manipulait des acides aminés, de la vitamine A de synthèse, du chlore et de l’acétane. Dix ans après avoir quitté son poste, on lui détecte un kyste au rein gauche. Il se rend bientôt compte que c’est une maladie extrêmement fréquente dans la région où il travaille, directement liée à la toxicité des produits utilisés dans son usine. 

Dans la région où j’étais, là où j’avais travaillé, il y a avait au niveau de la population masculine douze fois plus de cancers du rein que la moyenne nationale. François

Ma démarche a conduit à ce que la sécurité sociale mais aussi l’entreprise finance les préjudices : ils ont évalué des dommages de l’ordre de cinquante mille euros. François

  • Reportage : Stéphanie Thomas
  • Réalisation : Lise Côme

Chanson de fin : "Dark River" par Maya Kamaty - Album Pandiyé (2019) - Label : VLAD PRODUCTIONS / L’AUTREDISTRIBUTION.

Une après-midi de consultation "médiation et souffrance au travail" dans un centre de santé parisien : quatre salariés essaient de comprendre pourquoi ils ont craqué.

 

Dans un centre de santé parisien, quatre salariés rencontrent une médiatrice et essaient de comprendre pourquoi ils ont craqué.
Dans un centre de santé parisien, quatre salariés rencontrent une médiatrice et essaient de comprendre pourquoi ils ont craqué.
Crédits : PHOTOPQR/OUEST FRANCE - Maxppp


Daniela Schwendener
est médiatrice auprès de salariés en difficulté. En 2005, elle a créé une consultation souffrance et travail dans un centre de santé parisien où elle reçoit une après-midi par semaine des personnes en mal de travailler. Suivant les principes de l’écoute empathique, avec neutralité et bienveillance, elle aide le salarié à reconstituer ce qu’elle appelle "l’historicité de la dégradation des conditions de travail". En somme, quels étapes et mécanismes ont mené à la crise, au burn out, à l’arrêt maladie. La médiatrice fait le lien avec l’inspection du travail, la médecine du travail et éventuellement la justice prud’hommale.

Nous assistons à une après-midi de consultation, où ce qu’on entend relève de souffrances psychologiques mais dont les causes ne sont pas forcément de même nature : organisation du travail, méthode de management, fonctionnement des ressources humaines.

Madame S. est en arrêt maladie depuis neuf mois. La raison : à son retour de congé maternité, ses collègues commencent à la harceler continuellement, jusqu’à lui rendre son travail insupportable. La médiatrice lui conseille de faire reconnaître ce harcèlement comme un accident du travail, ce qui pousserait ses supérieurs, passifs jusque-là, à chercher une solution. 

Je sortais du boulot la boule au ventre, me demandant ce que mes collègues me feraient le lendemain.

La deuxième patiente de la consultation est assistante commerciale dans une entreprise de téléphonie mobile. Elle ne travaille plus depuis six mois, suite à un burn out.

J’étais comme une machine, je ne pensais plus qu’au travail.

Monsieur R. travaille quant à lui depuis vingt-trois ans dans une entreprise de BTP. Responsable d’équipe sur un chantier, la situation est tendue avec certains membres de son équipe. Un jour, il est roué de coups par ces derniers. Mais son entreprise ne réagit pas. Il est depuis contraint de travailler chaque jour avec ses agresseurs. Pour lui, en ne réagissant pas, l’entreprise espère le faire craquer.

La direction voudrait me liquider et nommer leurs copains à ma place.

Madame B. est aide-soignante. Au bout de trente ans de travail, la passion qui l’animait au début de sa carrière s’est transformée en une immense frustration devant la dégradation des soins dans l’hôpital public. Il y a déjà quelques années, elle a cessé de travailler suite à une violente altercation avec un médecin.

Un hôpital devrait être irréprochable. Accepter toutes ces failles, c’était insupportable. 

  • Reportage : Delphine Saltel
  • Réalisation : Christine Diger (et François Caunac)

Première diffusion le 25/04/2016.

Chanson de fin :  "Heartbeat Detector" par Syd Matters - Album "La Question Humaine" (2007).

Il y a deux à trois fois plus d’accidents sur les sites d’ArcelorMittal que chez ses concurrents. En 10 ans, 500 accidents mortels ont eu lieu dans cette entreprise.

 Sidérurgie à chaud : est-il normal de mourir sur son lieu de travail ?• Crédits : HOUET MICHEL - Maxppp

Sidérurgie à chaud : est-il normal de mourir sur son lieu de travail ? Crédits : HOUET MICHEL - Maxppp

"Quand les risques de perdre sa vie sont bien plus grandes que celles de perdre son emploi" ...

L’usine de Dunkerque détient le triste record dans ce domaine. Près de dix ouvriers y ont trouvé la mort depuis 1996. Des enquêtes ont été ouvertes. 

Les ouvriers à ce poste sont en danger tous les jours, mais c’est une entreprise qui recrute, le salaire est là…  Julie, la sœur de Jérôme, intérimaire décédé à ArcelorMittal.

L'inspection du travail pointe la responsabilité d'ArcelorMittal. Pourtant le parquet de Dunkerque a classé sans suite ces accidents du travail mortels. Rencontre avec les familles, des salariés et le procureur en charge de ces affaires.

L'usine de Dunkerque a un triste record : trois morts en moins de huit mois, des sous-traitants et des intérimaires, et surtout des jeunes parce qu'on ne renouvelle pas ou peu les départs. Alexandre, un employé d'ArcelorMittal.

Chanson de fin : "Colors Forever" par Thousand - Album : The Flying Pyramid (2010) - Label : Arbouse Recordings.

  • Reportage : Pascale Pascariello
  • Réalisation : Cécile Laffon

 

En vingt-cinq ans de carrière, Didier Bille a licencié plus de mille salariés au sein de grandes entreprises. Il raconte les pratiques des ressources humaines qui instaurent une "culture de la peur". Un récit sans honte ni tabou.

 

Procédures collectives, par volontariat, licenciements individuels : Didier Bille a utilisé toutes les ressources à sa disposition pour se séparer des employés.

Procédures collectives, par volontariat, licenciements individuels : Didier Bille a utilisé toutes les ressources à sa disposition pour se séparer des employés.

 

Il parle de son travail avec le vocabulaire d’un tueur à gage. Il dit faire le travail comme ceux qui acceptent un contrat, tuent froidement, sans état d’âme mais dans les règles, propre, sans bavures. Il lui importe que ça se passe bien, une mise à mort sans souffrance, sans cri, ni débordement, sans faire de tâche, un coup sec, rapide, efficace. Il fait un sale boulot, il le sait, mais en le faisant comme ça, en le faisant au mieux qu’il peux, il pense qu’il limite les dégâts, la casse, qu’un autre ferait ça plus mal.

Ce que j’ai fait, j’ai pu le faire parce que la loi l’autorise, que les sanctions sont insignifiantes, parce que les syndicats ne s’opposent pas beaucoup, et que les salariés eux-mêmes ne se mobilisent pas pour se défendre les uns les autres.

Pourtant, un beau jour, il a arrêté de faire le travail, il a décidé et il est parti, et apparemment rien de catastrophique ne s’en est suivi pour lui. Aujourd’hui il décide de raconter tout ce qu’il a fait par le menu et à qui veut l’entendre.

Chanson de fin : "Crazy", par Daniela Andrade - Album : "Crazy" (2014) - Label : Warner/Chappell Music.

  • Reportage : Leila Djitli
  • Réalisation : Clémence Gross

Documentaire, passé a peu pres inaperçu mais passionnant, diffusé sur Arte le 16 Février 2011.

C'est long mais c'est interessant , révélateur de notre société de consommation mais surtout la façon dont on nous manipule et prend pour des cons...

"Prêt à jeter" raconte la fascinante histoire de l'obsolescence programmée, un concept largement appliqué par l'industrie et qui consiste à raccourcir délibérément la vie d'un produit pour en augmenter la consommation

Prêt à jeter, L'obsolescence programmée

Complément d'information :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Obsolescence_programmée

En bonus, la webcam qui film l'ampoule la plus vieille du monde (109 ans à ce jour, un site passionnant... Ou pas ^^ ) ;)
http://www.centennialbulb.org/cam.htm

 

“La face cachée du pétrole”,

documentaire de Patrick Barbéris adapté du livre du même nom d’Éric Laurent, montre en deux fois une heure que “l’or noir” aura été le moteur de l’histoire du XXè siècle et de ce début de XXIè siècle. Des premiers forages de Rockefeller en 1860 jusqu’à l’actuelle guerre en Irak, en passant par la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide et le choc pétrolier de 1973, toute l’histoire géopolitique est intrinsèquement liée à l’or noir.

diffuser sur ARTE

1ère partie: Le partage du monde

La première partie du documentaire qui balaye la première moitié du XXè siècle (jusqu’en 1945) montre, documents à l’appui, la volonté d’hégémonie des grandes compagnies pétrolières mondiales et leurs ententes commerciales illégales. Dès 1928, dix-sept ans avant Yalta, les dirigeants des compagnies pétrolières se partageaient le monde au terme d’un accord dont les termes resteront cachés jusqu’en 1952.  Pendant la Seconde Guerre mondiale, les compagnies américaines n’ont pas hésité à fournir en pétrole les nazis sans que l’Etat fédéral américain ne les accuse jamais de haute trahison.  Business is business.

2ème partie: Les grandes manipulations

Le seconde partie du documentaire dissèque les tractations secrètes qui ont eu lieu au Proche-Orient entre les Etats-Unis, la CIA et les grandes monarchies du Golfe.  Des témoins directs expliquent notamment comment le choc pétrolier de 1973 ne fut qu’une gigantesque manipulation orchestrée par les compagnies pétrolières américaines qui souhaitaient, en favorisant la hausse des prix du baril, dégager d’importants bénéfices pour favoriser leurs investissements en mer du Nord et en Alaska.  Le documentaire explique également comment l’administration Reagan a utilisé l’arme du pétrole saoudien pour faire chuter les cours mondiaux et provoquer l’effondrement de l’Union soviétique…