Accident du travail.
« Ça m’a explosé à la tête » : le salarié brûlé réclame justice

Publié le 20/09/2012 à 06:04

L’homme a été gravement brûlé sur 8 % de la surface corporelle. Son bras droit est paralysé, sa main gauche présente un handicap. Il a été hospitalisé trois mois suite à l’explosion. Photo d’archives Yves Salvat

L’homme a été gravement brûlé sur 8 % de la surface corporelle. Son bras droit est paralysé, sa main gauche présente un handicap. Il a été hospitalisé trois mois suite à l’explosion. Photo d’archives Yves Salvat

 

Un salarié de SNF-Floerger, père de trois enfants, est venu mardi à la barre du tribunal expliquer comment, le 23 novembre 2009, sur le site d’Andrézieux-Bouthéon, il avait été gravement blessé (1).

« Ça m’a explosé à la tête. Ça a failli m’arracher le bras ». L’homme a été brûlé sur 8 % de la surface corporelle. Son bras droit est paralysé, sa main gauche présente un handicap. Il a été hospitalisé trois mois suite à l’explosion. Il est le seul des quatre salariés blessés à se porter partie civile et à demander réparation.

Près de trois ans après l’accident, SNF était poursuivi pour « blessures involontaires » et des manquements aux règles de sécurité. Les questions centrales ont été les suivantes : y a-t-il eu faute de la part des salariés dans la manipulation de produits dangereux et la procédure d’alerte ? C’était l’argumentaire de la direction. Y a-t-il eu faute de l’employeur qui aurait insuffisamment informé le personnel sur les risques ? C’était l’avis du procureur André Merle, pour qui il y a eu « une sensibilisation insuffisante du personnel. Le risque d’explosion n’était pas présent dans l’esprit des opérateurs. SNF n’a pas tout fait pour réduire les risques ». Le parquet a requis une peine d’amende de 35 000 euros.

Dans cette même veine, M e Estelle Aoun, représentant le salarié blessé, a plaidé : « SNF a bien commis des infractions et sa responsabilité doit être retenue.Elle n’a pas évalué les risques. L’Inspection du travail a démontré cette responsabilité ».

De l’autre côté de la barre, on n’avait bien sûr pas la même analyse. René Hund, directeur général, appelé à s’expliquer, a indiqué qu’ « il y a une procédure connue et utilisée régulièrement. Ce jour-là, elle n’a pas été appliquée. C’est le facteur humain ».

« C’est un mauvais procès à SNF », a estimé son avocat M e Delassus : « Les experts nous disent que le risque d’explosion était imprévisible. Le mélange accidentel n’a pas été conforme aux procédures. Le protocole prévoit d’isoler le produit et d’informer la hiérarchie.

La ligne hiérarchique a dysfonctionné et il y a eu des sanctions d’ailleurs. On ne peut sensibiliser les salariés qu’aux risques qu’on a identifiés ».

Le tribunal rendra sa décision le 16 octobre.

(1) Il y a eu un mélange incompatible et explosif dans certaines conditions (étaient-elles réunies ce jour-là ?) de quelques kilogrammes de deux catalyseurs, ce qui a généré, en deux temps, deux explosions, blessant quatre personnes.

Alain Colombet


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